Voilà un extrait du site du MIAM (nom évocateur...!) = Musée Internationnal d'Art Modeste :
Objets uniques :
"Ce
sont des objets réalisés par des personnes qui n'ont aucune culture
artistique et qui le font dans la perspective de "communiquer" et non
de s'exprimer. Ils mettent le meilleur d'eux-mêmes dans leur
élaboration et cherchent à travers eux à plaire, à rendre la vie plus
belle, la leur et celle des autres.
Aucune de leurs réalisations n'est jamais un "cri", un appel
violent, un tourment de l'âme, mais seulement une "envie de parler aux
autres", d'"être bien".
Ils croient au seul bonheur qu'ils sont capables de susciter.
Nullement en rupture avec les principes de l'académisme, ces "faiseurs
de choses" y échappent uniquement par manque de savoir-faire, peut-être
aussi par une naïve prétention d'avoir parfaitement réussi ce qu'ils
voulaient faire. Ils se distinguent également de l'art populaire dont
les artisans suivent les schémas traditionnels.
Ils se sentent profondément de leur époque, sans doute parce qu'ils
utilisent des déchets du marketing capsules de bouteilles, quadichromie
de journaux, boîtes de bières, pneu, etc...) ou technologiques
(boulons, éléments mécaniques, etc..). Cette pauvreté des supports et
des matériaux utilisés leur paraît (souvent) être garante de leur
sincérité. Pour eux, sans doute, il ne s'agit pas d'une oeuvre d'art
modeste, mais de quelque chose de joli qui égaie leur cadre de vie.
Peut-être d'une oeuvre d'art tout court, dépassant en sincérité et
en pureté les oeuvres corrompues des artistes (manipulateurs ?) des
galeries d'art ou des musées.
L'art modeste prend en compte les cultures autochtones et les
sensibilités ethniques particulières. En ce sens il diffère forcément
dans les pays industrialisés et dans les pays en voie de développement.
Dans les premiers les objets manufacturés sont nombreux et rares dans
les seconds.
Par contre, les objets uniques pallient à des besoins spécifiques
que leurs possibilités financières ne permettent pas de réaliser
autrement. Il en est ainsi des panneaux de coiffeurs cambodgiens ou
africains ou d'enseignes publicitaires peintes par l'artisan lui-même
(ou un peintre local sans grande connaissance ni technique ni
graphique). Ces productions ont souvent la saveur brute de ce qui n'est
pas encore passé à la moulinette des écoles, qui n'est pas encore
ramolli dans le savoir-faire médiocre (de ceux qui n'ont qu'une culture
médiocre mais une culture quand même)."
J.Seisser-H.DiRosa, Cahier d'art modeste n°6
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